Crémieu est la capitale de l'Isle-crémieu, un pays au coeur du Dauphiné, à 40 km de Lyon. Le territoire de l'Isle-Crémieu a une grande variété de paysages en associant des bois, des étangs, des rivières dans les plaines et des hautes falaises. L'architecture en pierre calcaire et aux toits de lauzes (couvrures en Isle-Crémieu) reste un élément marquant du paysage. Crémieu se distingua à partir du XIIè siècle avec installation d'un prieuré de bénédictins au sommet des falaises de Saint-Hippolyte et d'un château sur la colline Saint-Laurent. La ville se développa entre les deux collines. Dauphinoise depuis 1282 et limitrophe de la Savoie, elle joue un rôle militaire important et jouit de privilèges commerciaux importants. Elle était au centre du commerce de grains entra la Savoie, la France, l'Italie et la Suisse. L'installation du Couvent des augustins et d'un atelier de frappe monétaire ont consacré une période de prospérité qui dura deux siècles. Le système défensif e t une vaste halle ont été construits au Ivè siècle pour s'adapter à ce développement. L'activité commerciale déclina après la suppression des foires annuelles en 1702 et fut remplacée par l'activité textile et la tannerie. Le pays de l'Isle-Crémieu se développa aussi autour des carrières. Il a été mis à l'honneur par les pré-impressionnistes, réunis autour de Corot, sensibles à la lumière particulière des lieux.
Crémieu a conservé de nombreux vestiges de son passé médiéval. Classée en 1906, la Halle évoque la prospérité économique de la ville à cette époque. Les Dauphins confirmèrent le rôle de Crémieu en y installant en 1314 un nouveau marché dans la ville basse, desservie par des rues rectilignes donc plus faciles d'accès. La Halle aurait été construite sur ce site au IVè, les analyses dendrochronologiques datant la coupe du bois de charpente et des poteaux à 1433. Elle est remarquable par ses dimensions (60,80 m par 19,50 m) qui en font une des plus grandes de France. La charpente est en chêne et les poteaux hauts de 4 m dans la travée centrale, reposent sur des murs bahuts maçonnés. Deux façades en maçonnerie percées de trois baies en arc forment les façades est et ouest. La charpente est est caractéristique par la quantité de bois originaux subsistant à tel point qu'elle souvent décrite comme une "bibliothèque de bois anciens". Elle supportait une couverture de pierres calcaires
de 400 tonnes ! Des mesures à grain sont également conservées. Elles sont de différentes capacités car tous les marchands n'utilisaient pas les mêmes mesures. Elles ont dû être utilisées jusqu'à la mise en place du système métrique en 1840. Enfin, la toiture en dalles calcaires, similaires aux lauzes mais appelées couvrures dans ce pays, était typique de l'architecture locale. Les pierres venaient des carrières locales. Leur fermeture a nécessité le remplacement de ces dalles par des "laves de Bourgogne", dalles calcaires moins rares, pour la restauration du toit.
Classé Monument Historique
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