Le château de Roquevaire est un bâtiment disposé sur un éperon rocheux du plateau calcaire dominant le village de Sauve (Gard. Il fut construit au milieu du XVIIe siècle sur un site d'occupation plus ancienne (citation d'un mas agricole à la fin du XIIIe siècle), par Henry Delmas, abbé commanditaire de l'abbaye Saint-Pierre de Sauve. ). Sur un éperon voisin se dresse le Castellas, à l'emplacement du "castrum salavense" de l'époque médiévale, propriété des Bermond, descendants des comtes goths, aristocratie dominante de l'ancienne Septimanie.
Certains aspects de l'architecture de Roquevaire rappellent la période médiévale : pont-levis, défenses en archère, pierres à bossage ... Mais l'ensemble du bâtiment et son environnement de jardins en terrasses évoquent aussi, par la présence d'une enceinte complète, par le soin apporté à la collecte de l'eau (buffet d'eau, salle de fraîcheur), par la présence d'une orangerie et de plantes exotiques ou rares (tulipe de Lécluse, sternbergia, grenadier), le mythe du Paradis perdu et du jardin d'Eden, sans doute cher à l'abbé Delmas.
Ce site clos, où il pouvait se recueillir, à l'écart de son abbaye et de ses charges dans la ville de Sauve, rappelle aussi l'antique "hortus conclusus", le jardin clos de l'âme du Cantique des Cantiques. D'ailleurs n'avait-il pas fait inscrire, au-dessus de la porte d'accès au site, la devise "In urbe omni, in deserto mihi" (à la ville je suis à tous, au désert je suis à moi) ?
Roquevaire fut un lieu de réflexion où l'abbé disposait d'une bibliothèque richement garnie d'ouvrages et d'oeuvres d'art. Les guerres de religion ont été fatales au bâtiment, incendié dans la nuit du 31 janvier au 1er février 1703 par les troupes du chef camisard Rolland. Après un passage rapide entre les mains des seigneurs voisins : les Durand de Vibrac, il sera pendant deux siècles le lieu de sépulture d'une famille protestante de Sauve, puis pendant huit années la propriété de l'écrivain sauvain Jean Germain.
Contrairement à de nombreux écrits récents, il n'a jamais été la résidence des évêques de Maguelone, même si ces derniers ont bien été coseigneurs de la baylivie de Sauve, suite à l'échange conclu entre l'évêque Béranger de Frédol et le roi de France Philippe le Bel en 1293.
Il fait actuellement l'objet d'un entretien régulier.
Château de Roquevaire (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) | Château de Roquevaire (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) |
Château de Roquevaire (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) | Château de Roquevaire (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) |
Entrée et orangerie (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) | Orangerie (doc. Office de Tourisme Intercommunal de Sauve) |
A pied exclusivement
Ne se visite que pour les Journées Européennes du Patrimoine ou sur demande.
Gratuit
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