A l'origine, la taillanderie est une forge où l'on élabore des outils tels que les haches, marteaux, bêches qui présentent un côté "taillant". Dans le développement de ces forges le marteau hydraulique va jouer un rôle déterminant. La taillanderie de l'Epignier (lieu dit de l'endroit où elle est installée), remonte vraisemblablement aux années 1820-1830 lorsque fut transporté à cet endroit l'ensemble constitué par les deux martinets et l'ordon, depuis la commune de Sainte-Hélène où il existe d'ailleurs un lieu dit : "le martinet". Le martinet est un marteau de taille importante, longtemps pièce maîtresse de la forge. Il s'agit d'un appareil comprenant un manche fixé sur un pivot avec, à son extrémité, le marteau proprement dit, et qui se trouve actionné à l'autre extrémité par une roue à cames entraînée ordinairement par une turbine hydraulique. La mise au point d'un marteau utilisant directement l'énergie de l'eau remonte au moins au XIIe sièc le. Le système se perfectionne et se diversifie peu à peu : à l'origine la came agit sur la queue du marteau au-delà de l'axe de pivotement ; c'est le type le plus courant de terminal et auquel appartiennent les martinets de Marthod. Mais la taillanderie n'était que l'une des installations qui utilisait l'énergie hydraulique sur le cours d'eau de l'Epignier : il y avait aussi une scierie, un atelier de tissage et un moulin qui fonctionna jusqu'à la dernière guerre. Comme d'autres cours d'eau "propices", le cours d'eau de l'Epignier vit se succéder diverses activités utilisant toutes les possibilités offertes.
La production concernait avant tout l'outillage forestier. En premier lieu les haches (des haches à battre jusqu'à celles à gouge pour extraire les noeuds dans les grumes), les pics (ou sapis), les tournebilles pour tourner les grumes, des harpons pour le flottage du bois, crampons à six pointes pour marcher sur le bois, griffes pour grimper aux arbres, crochets de traînage, planes pour écorcer les troncs. Venaient ensuite, par ordre d'importance les fournitures pour les charpentiers : herminette, hache à équarrir, bisagüe (pour faire les tenons et les mortaises) gouges pour creuser les bassins et les chéneaux, fers à tavaillons.
Ensuite venaient diverses pioches, houes, serpes, faucilles mais pas de faux. On réparait les outils et on réalisait sur commande d'autres pièces.
Les clients se trouvaient dans de nombreux départements voisins mais aussi plus loin en France et aussi en Suisse. Quant aux plus gros clients ils venaient des Pyrénées (jusqu'à mille pièces pour un client dans l'année). D'importantes archives, principalement des cahiers de comptes, qui se trouvant sur place et au musée des Arts et traditions à Ugine ont permis d'éclairer l'histoire de ce lieu, de ses propriétaires, des aménagements successifs qui y furent entrepris. La taillanderie de Marthod témoigne de l'activité métallurgique traditionnelle des Alpes.
Arrêtée officiellement depuis 1987, date à laquelle, M. Gaston Busillet a pris sa retraite, la forge est conservée en état de marche avec ses outils et son mobilier. Cédée en 1994 à la commune de Marthod par le petit fils de la famille (dont trois générations s'étaient succédé à la forge depuis 1874), la Taillanderie est devenue un musée. Elle est la seule, en France, à posséder des martinets encore en activité, entraînés par une roue en métal rivetée et dont l'originalité a permis le classement aux Monuments historiques.
La Taillanderie Busiellet est actuellement arrêtée pour maintenance profonde. Elle sera à nouveau ouverte au public à l'été 2025, ou pour les groupes, sur réservation à compter du mois de mai. Les horaires seront accessibles en Mairie à compter du mois de juin. (04 79 37 62 07)
sous réserve de mise à jour par le Conseil Municipale de Marthod :
Adulte : 6 €
Enfant d'âge scolaire/collège : 4,50 € Tarif réduit pour les groupes (10 personnes) Adulte : 5,10 € Enfant d'âge scolaire/collège : 4 €
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