Situés au centre d'un triangle formé par les musées Jacquemart André, Camondo et Cernuschi, aux abords du parc Monceau, les deux hôtels particuliers qui abritent le siège de l'Ordre national des pharmaciens s'apparentent à un ensemble architectural composite mais harmonieux de style néo-gothique et de pastiche XVIIIe siècle. Reflet de l'éclectisme architectural des hôtels édifiés à la fin du Second Empire, ces constructions constituent des témoignages précieux d'une époque et d'un art de vivre d'autant que bon nombre d'entre elles ont été détruites au cours du demi siècle écoulé. C'est sur le domaine de laFolie de Chartres , nom primitif du parc Monceau, que le banquier Pereire fit édifier à la fin des années 1860 des hôtels particuliers, plus ou moins riches et parmi les plus prestigieux on peut citer ceux du banquier Abraham de Camondo au 61 de la rue de Monceau, celui d'Emile-Justin Menier au 5 avenue Van Dyck et l'Hôtel Cernuschi de l'avenue Vélasquez. Le siège de l'Ordre national des pharmaciens occupe les numéros 6 et 4 de l'avenue Ruysdaûl. L'hôtel particulier du numéro 6 fut édifié en 1867, comme une “maison d'habitation bourgeoise †de style néo-XVIIIe siècle, par son propriétaire Eugène Jouût. L'intérieur de la maison comportait au sous-sol, les cuisines, l'office et le garde-manger. Au rez-de-chaussée, quatre pièces de réception en enfilade sur le parc Monceau : grand salon d'angle, salon Louis XV décoré de boiseries, salle à manger de marbre et un dernier salon jardin d'hiver avec sortie sur le jardin. Le premier étage, desservi par un escalier de pierre néo-gothique, était réservé aux appartements des propriétaires. Le deuxième étage mansardé était occupé par les domestiques. L'hôtel du numéro 4 fut pour sa part édifié avant 1875, par l'architecte Pellechet ; de style néo-gothique assez sobre, avec une façade de brique et pierre agrémentée d'une corniche sculptée de style Renaissance séparant le rez-de-chaussée du premier étage. Gaston Menier, fils cadet d'Emile-Justin célèbre chocolatier, acquit le 4 avenue Ruysdaûl et s'y installa en 1879 après son mariage. Il commanda d'importants travaux à l'architecte de la famille Henri Parent, qui apporta à l'hôtel particulier des modifications afin de l'adapter au train de vie de son nouveau propriétaire. Sur l'avenue, l'étage d'attique réservé aux domestiques céda la place au deuxième étage actuel, traité dans le stylebyzantino-vénitien. Il fit démolir un petit bâtiment de la cour pour construire un pavillon de style normando-mauresque caractéristique du goût familial. Ce pavillon abritait une remise pour cinq voitures, une écurie et aux étages des chambres de service mais surtout une salle de théâtre "le théâtre des Folies Ruysdaûl".Une galerie communiquait au niveau du deuxième étage, avec le corps de bâtiment principal. Le grand escalier de bois menant aux étages fut décoré par des mosaïques italiennes en pâte de verre. Aujourd'hui le pavillon Mauresque abrite "les Collections d'Histoire de la pharmacie". Ces collections spécialisées s'intéressent à l'histoire des sciences de la santé et principalement au médicament et au pharmacien des origines à nos jours. Elles sont pour l'essentiel constituées de documents graphiques, ouvrages anciens et contemporains, des estampes et des gravures : des enclaves muséographiques complètent l'ensemble. Elles sont réservées à un public spécialisé et elles sont accessibles sur rendez-vous.
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