L'église de Pamproux est constituée d'un vaisseau unique à cinq travées, long de38,50 m et large de 12m hors tout (fig.1). La première travée, à l'ouest, supporte un clocher-porche roman, tandis que les quatre autres travées, voûtées d'ogives forment la nef, de style gothique, en partie restaurée au 19ème siècle.
L'édifice est classé monument historique depuis 1913.
Description de l'édifice
1 - Le clocher-porche
La tour du clocher, de plan rectangulaire, offre un bel exemple d'architecture romane poitevine. Elle s'ouvre à l'ouest par un portail, surmonté par deux étages percés de baies en plein cintre. La toiture est pyramidale.
Extérieurement, la base est nue, renforcée par des contreforts rectangulaires aux angles et de part et d'autre du portail ; les façades nord et sud sont percées chacune d'une petite fenêtre en plein cintre ; la façade ouest en possède une également, plus étroite, au-dessus du portail.
Celui-ci, en arc brisé présente deux voussures reposant sur deux colonnes trapues avec des chapiteaux à volutes. Le décor des archivoltes est fait de deux rangées de motifs en S, claveau par claveau, surhaussé de sculptures en damier ; on peut y voir sur la voussure externe, six personnages assis non identifiables, dont certains portent des instruments de musique, et quelques animaux cabrés, très dégradés sur la voussure interne.
Les deux niveaux supérieurs contrastent avec la base du clocher par l'abondance des ouvertures et des colonnes engagées. Chacun de ces deux niveaux est en effet percé de dix baies ; du fait du plan rectangulaire de la première travée, on en compte deux sur les façades nord et sud et trois sur les façades ouest et est (fig.2).
Ces baies en plein cintre sont encadrées de doubles colonnes jumelées. L'ensemble constitue donc des faisceaux denses de colonnes très répandues dans l'art roman poitevin... Trois corniches à modillons représentant des feuilles stylisées, des visages humains, des animaux ou des billettes encadrent et séparent horizontalement ces deux étages.
Les baies du premier étage sont fermées par des abat-son en châtaignier et celles du second étage par des abat-son en ardoise.
Intérieurement, la première travée est voutée d'arêtes, flanquée d'un étroit bas-côté en plein cintre au sud.
Le premier étage est celui de l'horloge. Le deuxième étage est la salle des cloches qui en abrite trois. La plus grosse pèse 350 kg et date de 1848 ; la seconde a été fondue au Mans par Bollée et fils en 1867 ; la plus petite date de 1873 et provient de la chapelle d'Aintré (commune d'Avon) aujourd'hui détruite.
2 - La nef
Quatre marches permettent de descendre dans la nef qui comprend quatre travées voûtées d'ogives, et dépourvue de bas-côtés. Les arcs doubleaux et les croisées d'ogives reposent sur des colonnes engagées à chapiteaux sobrement décorés de feuillages ou crochet.
Chaque travée est percée au nord comme au sud d'une fenêtre à 2 lancettes.
Les verrières latérales au décor végétal sont datées de 1875 et portent en cartouche les noms des donateurs... Le chevet plat est également percé d'une fenêtre à deux lancettes représentant, celle de gauche, l'apparition du Sacré Coeur à Marguerite Marie Alacoque et celle de droite, la remise du Rosaire à St Dominique ; la rose de tympan montre le Christ et les pèlerins d'Emmaüs.
Historique
L'église de Pamproux, sans doute construite au début du 12ème siècle remplaça l'église primitive dont nous ignorons tout si ce n'est qu'elle fut fondée en l'honneur de Saint-Maixent et concédée à un religieux de l'abbaye de Saint-Maixent, par Guillaume Tête d'Etoupe, comte du Poitou vers 950. Ainsi fut créé le prieuré de Pamproux dont les bâtiments jouxtent l'église.
De l'époque romane, l'église n'à guère conservé que son clocher et quelques vestiges d'ouvertures en plein cintre visibles extérieurement sur l'élévation nord de la nef... L'apparente unité architecturale de la nef, de style gothique masque en fait une histoire mouvementée. En effet, selon Mr Perlat, l'architecte qui dirigea la restauration de 1875, la nef romane aurait été prolongée dès le 13ème siècle par deux travées gothiques terminées par un chevet plat, tels que nous les connaissons.
Durant les guerres de religion, probablement vers 1568, la charpente est incendiée et la voûte romane s'effondre...
Un siècle plus tard, les deux travées romanes sont toujours sans voûte ni couverture, tandis qu'une cloison isole les deux travées gothiques qui avaient échappé au désastre. Au début du 18ème siècle, pour paver l'église, on utilise les pierres tombales de l'ancien cimetière huguenot vendu après la Révocation de l'Edit de Nantes. Vers 1720, une charpente et un plafond lambrissé sont construits pour recouvrir enfin la nef romane et la cloison intérieure est supprimée.
Mais la toiture sur l'ensemble de la nef n'a ni la même hauteur, ni la même pente ; en outre, des tuiles plates recouvrent la nef gothique et des tuiles creuses, la nef romane. C'est dans cet état que se présente l'église avant la restauration de 1875 qui a donc pour objet la construction de voûtes en croisées d'ogives et l"2ouverture de fenêtres sur les travées romanes - les deux premières - selon le style et les dimensions des deux dernières travées.
Ces travaux de restauration ont été adjugés à Pierre Foisseau, entrepreneur à Salles et exécutés de 1874 à 1876, tandis que la toiture est redessinée et réalisée en 1887. Enfin, l'aspect intérieur actuel, en pierres apparentes, date de 1959.
Église Saint-Maixent (doc. Mairie de Pamproux) | Église Saint-Maixent (doc. Mairie de Pamproux) |
Église Saint-Maixent (doc. Mairie de Pamproux) | Église Saint-Maixent (doc. Mairie de Pamproux) |
Monuments historiques
RD 611 et CD 329. Edifice situé en centre bourg
Tous les jours de 9h à 19h
gratuit
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