En 1816, le site devient la propriété de Maximilien-Gabriel Siffait (1780-1861) qui entreprend sa valorisation et son agrandissement. L'ouverture du chantier n'est pas citée dans l'acte de vente à Maximilien Siffait daté de 1816. En revanche, les guides touristiques de 1829 en font état. La parcelle D189 des cadastres de 1829 et 1836 sur laquelle se trouvent aujourd'hui les Folies Siffait porte le nom de " Jardin de Décoration Moncoteau ". L'oeuvre du père est poursuivie par Oswald Siffait, son fils, à partir de 1836.Le père léguait un paysage minéral très architecturé, en rupture avec l'esprit cartésien des jardins à la française. Il avait fait peindre des décors en trompe-l'oeil : faux-appareil de pierre, fausses fenêtres, fausses portes sur de fausses façades vivement colorées (enduits et badigeons de lait de chaux ocre-rouge, ocre-jaune, gris...). Sur la foi des témoignages, kiosques et pavillons de bois, d'inspiration orientale aux couleurs vives y auraient été édifiés. Les guides touristiques de l'époque nous révèlent l'aspect du jardin et le goût affirmé de son auteur pour la richesse décorative, pleine d'imagination. Si l'on en croit ces documents, les Folies Siffait vues depuis les bateaux qui sillonnent la Loire, ont un aspect fortement minéral à l'opposé de la perception contemporaine. Les terrasses sont très dégagées ( " quelques pelouses, quelques cyprès... "), très visibles de la Loire, très colorées ( " terrasses de toutes les couleurs... ").Oswald Siffait (1813-1877) a enrichi l'héritage de son père. Epris d'arboriculture et d'horticulture on lui attribue communément la qualité d'architecte paysagiste, plantant les terrasses. La végétation est très riche et un inventaire réalisé en 1985 a dénombré environ 300 espèces de plantes et d'arbres : châtaigniers, tilleuls, lauriers-cerises, cèdres, chênes verts... . L'entretien des terrasses et des jardins semble s'interrompre dès la disparition d'Oswald Siffait en 1877. Avec le temps, le développement de la couverture arborée a fortement modifié le caractère minéral initial du parc, lui donnant une véritable voûte végétale favorisant le développement des mousses et des lichens. Cette évolution est certainement à l'origine du mystère et d'une certaine " esthétique de l'abandon " qui caractérise le site.
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