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Au début du XIIIe s., les chanoines-comtes de Lyon, achètent la seigneurie de Saint- Symphorien-le-Château et la demeure féodale bâtie au sommet de l’éperon rocheux qui dominent la cité. Ils démolissent la plus grande partie du château pour construire à sa place une église de style roman remplaçant la trop petite église de Saint-André-des-Arcs. Dans les toutes premières années du XVe s., Pierre Girard, natif de Saint-Symphorien, devenu après une brillante carrière ecclésiastique Cardinal, Camérier et ami intime du Pape d’Avignon Clément VII, décide de faire construire une grande et belle église gothique dans laquelle il veut être enseveli ; un magnifique tombeau de marbre est commandé aux plus grands artistes de la cour d’Avignon. Les travaux débutent en 1407 et seront stoppés au niveau de l’abside par la mort du cardinal fondateur en 1415. Son tombeau n’étant pas encore construit, son corps sera inhumé provisoirement en l’église de Notre-Dame-des-Doms (Avignon) en attendant de pouvoir rejoindre sa dernière demeure en 1417. Le chevet de l’église ne sera édifié qu’aux environs de 1450, lorsque les 4 prébendes créées par le cardinal auront apporté assez de revenus. La forme de l’église est assez originale. En effet, on n’a pu construire, du fait de l’exiguïté du terrain, un transept, pour lui donner la forme d’une croix. C’est initialement une grande et haute église à trois vaisseaux divisés en quatre travées. Les voûtes à croisées d’ogives de la grande nef, plus élancées que celles des églises de cette époque, sont portées par d’imposants piliers octogonaux d’une sobriété cistercienne, reflet de la personnalité austère, rigoureuse et économe du fondateur. Les clefs de voûte portent les armoiries du cardinal coiffées du chapeau cardinalice : « d’azur, à la bande d’argent, àla bordure d’or semée de quatorze tourteaux de gueules ». Au cours du XVIe s., des chapelles latérales, élevées par les familles nobles du pays, vont apporter à l’édifice plus de largeur et de lumière. Le beau tombeau de Pierre Girard, surmonté de son gisant sera détruit par les huguenots, en 1562 et ne sera jamais reconstruit. Au fil des ans, l’intérieur de l’église va s’enrichir d’un mobilier de grande valeur qui, pour sa majeure partie, est classé parmi les monuments historiques : bénitier, chaire, mosaïque du choeur liturgique, maître autel en marbre polychrome, vierge à l’enfant, piéta gothique, fresques, vitraux...
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