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L'église d' Annappes est dédicacée à Saint Sébastien, vocable rare dans notre région.
La première mention écrite connue se rapporte au don de cette église au Chapitre Saint-Pierre de Lille, en 1066 ; nous ne connaissons rien de l'édifice de cette époque.
L'actuelle église Saint-Sébastien est le fruit d'une évolution architecturale sur plusieurs siècles, ponctuée d'ajouts et de remaniements. Elle se présente sous la forme d'un édifice d'un type traditionnellement répandu en Flandre : l'église halle ou " Hallekerque ", constituée de trois nefs parallèles accolées. Le vaisseau central est le plus ancien : les bois de sa charpente ont été datés par analyse dendrochronologique de 1291. Son plafond à poutres apparentes a été dissimulé en 1929 par une voûte. Deux séries d'arcades reposant sur des colonnes surmontées de chapiteaux à crochets, taillés dans la pierre du Tournaisis, délimitent les trois vaisseaux. Sur la façade sud s'ouvrent de hautes fenêtres dont les parties supérieures en lucarne sont inscrites dans un pignon coiffé d'un comble à deux pans (XVIe siècle), tandis que la façade nord n'est percée que de grandes fenêtres simples. La partie centrale est prolongée à l'est d' un choeur terminé par un chevet à trois pans coupés. De part et d'autre, ajoutées au XVIIe siècle dans le prolongement des deux nefs latérales, se situent deux chapelles à chevet plat : l'une consacrée à la Vierge sur le côté nord et l'autre à Saint-Sébastien sur le côté sud. Sur cette dernière s'ouvrent la sacristie et la chapelle funéraire de la famille De Brigode-Montalembert ajoutée en 1816. On pénètre dans l'église par un portail percé à la base d'un clocher-porche érigé en 1735 ; rehaussé en 1835, sa hauteur est réduite en 1950 avec le remplacement de son ancienne flèche élancée par une pyramide tronquée. Cette même année, un revêtement en ciment imitant la pierre va recouvrir extérieurement les murs de l'église constitués de blocs taillés de craie de Lezennes, ainsi que le clocher en briques.
Les oeuvres d'art
Les deux chapelles latérales sont chacune ornée d'un retable de style maniériste en marbre ( fin du XVIIe siècle ou début du XVIIIe siècle), dans lequel deux colonnes supportant un fronton encadre un tableau. La chapelle de la Vierge, présente " Le Christ donnant les clefs à Saint-Pierre " (inscrit M.H. depuis 1969) ; celle de Saint Sébastien, " La Sainte Famille ", copie de " La Madone de l'Impannata " de Raphaël ; l'enfant Jésus repose sur les genoux de sa mère entourée de Sainte Catherine, de Sainte Élisabeth et de Saint Jean-Baptiste.
Les vitraux
Réalisés entre 1925 et 1927 par l'atelier lillois CH. David et M. Plateaux, chaque vitrail de la nef a été financé par une famille d' Annappes. Leur style Art Déco reconnaissable aux couleurs vives et claires met en valeur des personnages symboliques de la religiosité de l'après Première Guerre Mondiale : Jeanne-d' Arc, Louise de Marillac (fondatrice des "Filles de la Charité "), le curé d' Ars, Sainte Thérèse ; mais aussi Saint Sébastien et Saint Jean-Baptiste de la Salle, patron des écoles chrétiennes. A l'occasion de la restauration de l'abside du choeur en 2000, ses trois baies ont été pourvues de vitraux, oeuvres du maître-verrier Étienne Tribolet.
En repartant...
Sur le mur extérieur sud est présentée la dalle funéraire (classée M.H. depuis 1922) de Jean Mullier, Mayeur d' Annappes (l'équivalent du maire au XVIe siècle) et de son épouse.
Un programme de restauration
Un programme de restauration a eu lieu de 2011 à 2013. L'objectif était de rendre à l'édifice son authenticité tout en lui assurant une bonne conservation dans le temps, il a concerné l'ensemble des murs de l'édifice y compris son chevet et son clocher. De même une mise en accessibilité du lieu pour les personnes à mobilité réduite a été opérée. Les travaux ont été conduits par l'agence Étienne SINTIVE, architecte du Patrimoine.
Eglise en accès libre tous les jours de 9h à 18h
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