Placée sous le vocable de saint Nazaire et saint Celse, l'édifice a été construit au cours des premières années du 16ieme siècle dans le style gothique flamboyant à l'emplacement d'un édifice du 12ième siècle dont on ne possède que peu de renseignements. L'église est inscrite à la liste supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 10 Juin 1926.
Dans son "Répertoire archéologique du département de la Nièvre", le comte de Soultrait dit de l'église de Moraches qu'elle est l'une des plus régulières et des plus élégantes du pays. Même constat par l'abbé Bourassé dans son "Esquisse archéologique des principales églises du diocèse de Nevers" dont voici un extrait: L'église de Moraches est composée de quatre travées. Le sanctuaire, où l'architecte a réuni tous les efforts de son talent est terminé carrément, les moulures prismatiques sont fort nombreuses et viennent s'épanouir avec le plus grand luxe à l'intrados de la voute au dessus de l'autel. Les fenêtres sont flamboyantes et de structure gracieuse... (sic) La clef de la travée centrale est percée pour laisser le passage des cloches, à l'origine le clocher s'élevait au centre de l'édifice.
En 1561, un détachement de huguenots stationné à proximité a saccagé en partie le tout nouveau monument, le clocher a été incendié, l'autel finement ciselé a été complètement détruit ainsi que les statues et autres sculptures qui garnissaient le choeur.
En 1767, Messire Oyon de Rosiere, prieur, fait remplacer l'autel de pierres taillées grossièrement par un magnifique autel de marbre rouge encore en place, il fait daller l'église mais s'attire les foudres du seigneur de Moraches, en effet pour réaliser cette opération il relégua au cimetière les morts enterrés dans le choeur et les chapelles, celle de la Vierge Marie étant la sépulture des seigneurs, les ossements furent évacués sans le moindre respect. Alerté, Messire Hinselin, seigneur de Moraches lui aurait fait ramasser lui même les ossements et les enfouir en leur place initiale au cours d'un service solennel.
Pendant la révolution l'église est abandonnée et subit encore de nombreuses dégradations dues à l'action de quelques groupes anticléricaux sévissant dans la région et agissant sous l'impulsion de Fouché qui a fait un séjour dans le département à cette époque.
En 1847, débutent d'importants travaux de restauration de l'édifice construit en pierres tendres mises à mal par les intempéries.
En 1851, un terrible ouragan s'abat sur la région, le clocher est arraché ainsi que la quasi totalité de la toiture qui fut réparée provisoirement. La reconstruction du clocher fut l'objet d'âpres discutions. Le choix du clocher porche actuel s'est naturellement imposé car il venait compléter un ouvrage qui semblait ne pas avoir été mené à son terme. Deux travées pour représenter le haut de la croix et une seule pour le pied, et un portail d'une grande simplicité qui contrastait avec la richesse de l'ensemble.
En 1868, le conseil de fabrique décide d'équiper le récent clocher de nouvelles cloches. Au nombre de trois, la plus ancienne datait de 1656, elles étaient toutes fort endommagées et il fut décider de les refondre. C'est à un fondeur de Haute Marne que fut confié le travail en présence de deux personnes de Moraches chargées de suivre l'opération. Leur retour et leur bénédiction furent suivi par une foule innombrable. Pauline, la plus grosse pèse plus de 1200Kg, les deux autres 800 et 600 Kg. Les deux plus petites ont été electrifiées en 1966.
Jusqu'à nos jours, de nombreux travaux de réparations et d'entretien ont été entrepris pour assurer la sauvegarde de l'édifice.
ouvert en période estivale le vendredi de 10h à 19h sur rendez vous au 06 63 15 45 98
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