L'église de Ploumilliau a été fondée au VIème siècle par le saint éponyme Milliau, l'un des multiples défricheurs de l'Armorique. A la fin du XVème siècle, elle est rebâtie dans le style gothique flamboyant par l'atelier Philippe Beaumanoir de Morlaix qui la marque d'une innovation architecturale caractéristique : le "clocher-mur". Deux contreforts soutiennent une plate-forme qui supporte le clocher dont la flèche octogonale s'élance à 32 m du sol.
Le 15 novembre 1589, pendant les guerres de la Ligue, l'église est ravagée par un incendie qui épargne cependant la partie ouest. En 1602 (comme l'indique le cartouche sur un contrefort du chevet) l'église est reconstruite dans le style Renaissance. Endommagée au cours de la Révolution, elle est restaurée par Villiers de l'Isle Adam (recteur à Ploumilliau de 1864 à 1889) qui en prolongeant le choeur lui confère un plan en croix latine.
C'est en franchissant le portail ouest qu'on découvre dans toute sa grandeur, la perspective qu'offre la nef ; Le regard est conduit vers l'autel, le retable baroque, bleu et doré (du XVIIème siècle, restauré en 1995) et la maîtresse-vitre où St Milliau au centre, St Mélar, St Jean, St Yves et St Pierre s'inscrivent dans 5 lancettes aux vitraux rouges et or. La nef comprend 7 travées asymétriques, rythmées par des piliers octogonaux (les plus anciens) et cylindriques. Dans la 1ère travée du bas-côté sud, la voute originelle de Beaumanoir subsiste : Les sablières sont décorées d'animaux fantastiques et les extrémités des tirants figurent des engoulants aux têtes monstrueuses. Pendant la Révolution, les trésors d'orfèvrerie furent vendus ou fondus ; 47 statues furent détruites mais aujourd'hui l'église en recèle encore 17 ; "Notre Dame de Grâces" datant du XIIIème siècle et la "Piéta", du XVIème siècle symbolisent l'alpha et l'oméga de la vie. Dans le choeur, 13 panneaux polychromes provenant d'un jubé disparu racontent la Passion du Christ comme les 14 toiles du chemin de croix acquises en 1863. Dans le croisillon sud, face à une pierre tombale qui peut dater du Xème siècle, se dresse la figure légendaire de la mort, "l'Ankou" qui a inspiré l'oeuvre du Milliautais Anatole Le Braz. L'église classée monument historique en 1921, constituait avec le cimetière, le mur d'enceinte et le calvaire, un enclos paroissial remarquable, mais en 1955 le placître fut malheureusement arasé. Intégrant avec bonheur le style Gothique et le style Renaissance, harmonisant côté sud un ensemb le de volumes complexes, l'église St Milliau constitue, avec "l'Ankou", l'emblème de la commune.
Classé au titre des Monuments Historiques
Ouverture en Juillet et Août.
Sur demande en Mairie durant ces deux mois, l'église est ouverte au public de 10h à 12h et de 14h30 à 18h30
il est possible de visiter cette église en s'adressant à la mairie et en déposant une pièce d'identité
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