Notre-Dame de Vic est véritable trésor : son architecture comme son mobilier sont tout à fait remarquables pour ce secteur des Pyrénées. L’édifice abrite des merveilles de différentes époques artistiques.
C’est l’église romane la plus grande et la plus imposante du Couserans, après la cathédrale basse de Saint-Lizier. C’est aussi la seule à posséder un plan basilical, c’est-à-dire hérité des basiliques romaines : une vaste nef encadré de deux vaisseaux latéraux, plus étroits et plus bas.
La construction de l’édifice débute à la fin du XIe siècle, ce dont témoigne le chevet, dépourvu d’ornementation, typique du premier art roman. Cette nef unique est étonnement longue, et s’achève par une abside voûtée en cul-de-four (un quart de sphère). Les murs très épais (1,40 mètre au chevet) suggèrent que si la voûte initialement prévue avait été construite, elle aurait été exceptionnelle, beaucoup plus haute que le plafond actuel.
le chrisme au-dessus du portail de Vic d'Oust webLa porte, au style sobre également, est surmontée au siècle suivant d’un beau chrisme. L’édifice est agrandi au début du XIIe siècle par deux bas-côtés étroits, clôturés par deux petites absidioles animées à l’extérieur d’une décoration de bandes lombardes, une frise de petits arcs (ornement très fréquent dans les églises romanes des Pyrénées centrales). De hautes colonnes, très raffinées, sont construites durant le dernier tiers du XIIe siècle pour supporter des voûtes qui ne viendront jamais. Une fenêtre surmontant une arcade de la nef a conservé ses proportions et sa décoration de l’époque romane ; les deux colonnettes cannelées qui l’encadrent sont des remplois gallo-romains (l’église a sans doute été édifiée sur un lieu de culte très ancien).
Lorsque les travaux reprennent à la fin du XVIe siècle, les constructeurs décident de doter l’édifice d’un superbe plafond peint à faux caissons, dont les motifs, toujours différents pourtant, semblent se répéter à l’infini. Ils sont d’ailleurs prolongés deux siècles plus tard par une peinture en trompe-l’œil à l’entrée de la voûte de l’abside.
vic intérieur webAu XVIIIe siècle, l’église est remaniée pour s’adapter à la liturgie et à l’esthétique de l’époque : les absidioles sont murées pour créer des sacristies ; le chœur reçoit un retable qui bouche la fenêtre d’axe, raison pour laquelle on ouvre deux larges baies latérales ; en guise de tableau de chœur, on place une toile du XVIIe siècle, classée Monument Historique, représentant saint Sébastien et saint Roch assistant à l’élévation de la Vierge.
L’autel est aussi paré à cette époque d’un exceptionnel antependium (devant-d’autel) en cuir gaufré peint et doré.
Le bâtiment est orné d’un bel ensemble de peintures entre le XVIIe et le début du XVIIIe siècles. Les auteurs de ces toiles sont restés anonymes, phénomène fréquent dans l’art paroissial. Ce n’est pas l’iconographie qui est remarquable, mais la qualité d’exécution de ces œuvres : effets de lumière, rendus des matières, théâtralité, expressions des visages, dynamisme et profondeur de champs créés par des diagonales… Les tonalités employées par les artistes de Vic nous rapprochent plus de l’éloquence du baroque romain − voire même napolitain par certaines inflexions naturalistes − que d’une production locale, que pourrait pourtant laisser croire la modestie du lieu.
Monument Historique classé
Visite possible toute l’année sur réservation au 06 82 27 09 31.
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