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L'église Notre-Dame de Sissy, édifiée autour de 1930, conserve une Mise au Tombeau qui provient de la chapelle des Endormis de Sissy, aujourd'hui en ruine.
Un seigneur du lieu, pour remercier la Vierge de l'avoir sauvé des mains de brigands aurait fait édifier la chapelle des Endormis.
Sculpture de la Renaissance. La Mise au Tombeau de Sissy (Jacques Thiébaut, 1983) Le groupe était abrité dans un édicule flanquant la nef et construit postérieurement. Il présente des détails iconographiques intéressants : le Christ, plus grand que nature (à la différence des autres acteurs du drame) n'est pas couché, mais assis ; son corps n'est pas encore raidi par la mort et sa tête se penche douloureusement sur l'épaule ; les autres personnages expriment une douleur évidente, pas toujours résignée et leurs attitudes ne sont pas exemptes d'une certaine recherche théâtrale. L'oeuvre doit donc appartenir à la seconde moitié du XVIe siècle. Les nez placés dans le prolongement du front marquent une certaine tendance antiquisante. Surtout, il faut souligner le fait que les trois soldats endormis, plus petits que les autres personnages, sont placés sur le devant de la scène ; ils sont traités en ronde-bosse, ils appartiennent bien au groupe originel, la date de
1862 que porte l'un d'eux
est celle d'une restauration.
Ces gardes ne figurent pas dans les Dépositions de croix françaises, le thème est d'origine allemande, il a gagné l'est de la France, l'Alsace, la Lorraine (Pont-à-Mousson) et aussi la Champagne (Saint-Phal). La Déposition de Sissy serait l'oeuvre d'un atelier picard, mais qui était au courant de ce qui se faisait ailleurs, les ateliers étant d'ailleurs itinérants à l'époque. C'est sans preuve que l'on a attribué le groupe à Wallerand Allard, un sculpteur dont on ne connaît aucune oeuvre mais qui serait l'auteur de la Déposition disparue à Saint-André de Saint-Quentin ; on a supposé tout aussi gratuitement que la Déposition de Sissy serait justement celle de Saint-André, elle y aurait été transférée à la Révolution.
Cette oeuvre a été classée Monument Historique le 2 mai 1907 et restaurée en 1984.
A proximité de l'église, découvrez la chapelle des Endormis (rue de la chapelle) et le lavoir (passage rue Désiré Boquet)
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