L'église de Genêts est le seul monument qui rappelle l'histoire de cette baronnie des puissants abbés du Mont St-Michel, aujourd'hui bourgade d'où partent à nouveau tous ceux qui veulent gagner le Mont par les grèves. L'église mélange harmonieusement les styles roman, gothique, renaissance et présente des objets d'époques postérieures.
Elle est placée sous le vocable de Notre-Dame et aussi sous celui de saint Sébastien.
Nous n'avons pas de données précises sur la première église de Genêts dont certains éléments subsistent encore dans le transept actuel.
Au XIIe siècle, le grand abbé du Mont, Robert de Thorigny, " releva l'église qui tombait de vétusté " et la fit consacrer en 1157.
De cette époque datent le transept et la robuste tour carrée alors surmontée d'une flèche de pierre.
Après le passage des Anglais qui brûlèrent l'église, les abbés-barons Nicolas Le Vitrier et Geoffroy de Servon " qui tenaient la truelle à la main et l'épée de l'autre " la reconstruisirent.
Lors des guerres de religion, l'église fut pillée par les troupes de Montgomery.
À la fin du XVIIe siècle, l'état des bâtiments était lamentable avec des toitures trouées, des autels croulants. Au siècle suivant, un effort se manifeste.
Aujourd'hui, ce patrimoine est l'objet de mesures conservatoires et d'un suivi attentif.
L'église et le cimetière ont été classés en 1959. À l'intérieur, des statues, des autels et autres éléments ont été classés ou inscrits à l'inventaire des Monuments historiques ces dernières années.
La statue de la Vierge du XIVe siècle, a bénéficié d'une mesure de classement dès 1908.
Le transept avec ses quatre piliers massifs et la tour implantée à la croisée de celui-ci appartient à la période romane.
Certains éléments plus anciens ont été repris dans cette construction.
La tour qui comprend deux étages, autrefois surmontée d'une flèche, a été remaniée au XVIe par l'abbé Guillaume de Lamps qui la coiffa d'un toit en bâtière.
Les cloches d'origine fondues à la Révolution, remplacées au XIXe siècle, servaient aussi à guider les personnes égarées dans la baie par temps de brume.
Sur les bancs du charmant porche sud dont la construction est attribuée à Guillaume de Lamps, au XIVe siècle, se traitaient autrefois les affaires de la paroisse.
Le choeur à chevet plat, est divisé en trois travées. Il pourrait avoir été édifié vers le milieu du XIIIe siècle. La baie du chevet est décorée d'un vitrail restauré au XIXe siècle, dont certains éléments sont du XIIIe siècle. La nef très difficile à dater a été fort remaniée au XVIIIe siècle.
Une récente restauration menée a permis de découvrir une charpente du XVe siècle, à poinçon et entraits qui a été rétablie.
Outre la grande verrière du chevet, l'église recèle des objets intéressants, des statues, des autels...
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