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Elle se trouve au centre du hameau de la Trinité, à 2,5 km au nord-est du bourg de Melgven, sur la voie romaine de Condate-Nantes à Aquilonia-Quimper, plus tard circuit du pèlerinage des Sept-Saints fondateurs des évêchés bretons. Au 15e siècle le hameau de la Trinité portait le nom de le Bouttier ou Bourg-Bouttier, toponyme peut-être issu du breton boued, viande victuaille, et tier, maisons, d'où " le bourg des auberges ".
Historique
L'édifice est officiellement daté du début des XVe et XVIe siècles, début XVIe siècle pour l'abside à pans coupés et pour le tympan sculpté, fin XVIIe pour la sacristie. Il a subi plusieurs campagnes de restaurations aux XVIIIe et XIXe siècles notamment après la chute du clocher en 1853.
Après la fin de la guerre de Succession de Bretagne, en 1381, et après la restauration de nombreux châteaux, la reconstruction des églises et chapelles romanes a bénéficié des largesses financières des ducs de Bretagne. Dès 1423, deux monuments vont exercer une influence considérable sur l'architecture religieuse cornouaillaise: la collégiale Notre-Dame du Folgoët et la cathédrale Saint-Corentin de Quimper. De 1458 à 1509, le premier atelier du Folgoët se développe et s'attelle notamment à la réalisation du portail de la chapelle de Saint-Herbot en Plonévez-du-Faou, ce qui lui vaudra son appellation d'atelier de Saint-Herbot. Une filiale de cet atelier façonnera le portail de l'église Saint-Trémeur de Carhaix dès 1535, puis celui des chapelles de la Trinité en Melgven et du Moustoir en Kernével.
Selon la tradition locale c'est la présence de la chapelle Saint-Laurent du Bourg-Boutié qui obligea à affubler la chapelle de la Trinité d'un pan coupé sur son angle sud-ouest pour permettre le passage des charretées de foin.
Description
Plan rectangulaire avec chevet doté d'une abside semi-hexagonale.
Clocher élégamment ajouré avec escalier extérieur comme à la chapelle du Moustoir en Kernével.
Longueur totale : 28m.
Largeur totale au niveau de la sacristie : 19m.
Largeur de la nef : 13m. Nef centrale longée de deux bas-côtés formés par deux colonnades de cinq arches gothiques chacune. A l'intérieur au-dessus du porche d'entrée : vestiges des supports muraux de l'ancienne tribune. Belles séries de sablières sculptées dénonçant le péché d'ivrognerie.
L'entrée de la chapelle, une grande porte double en anses de panier, est désaxée et percée dans le pignon qui supporte le clocher. Le tympan est sculpté d'un groupe de la Trinité ou Pitié de Dieu accompagné d'anges tenant des banderoles. A noter les guirlandes de vigne et de chardon du porche symbolisant respectivement le Christ et sa Passion.
L'escalier du clocher est isolé et donne accès, par une passerelle, à la chambre des cloches. Il permettait aussi d'accéder à une tribune, disparue aujourd'hui.
La fenêtre de la sacristie s'orne d'une très belle grille de fer, oeuvre d'un artisan local du XVIe ou XVIIe siècle. Quelques marques sur les gonds pourraient tenir lieu de signature. La légende évidemment s'en est emparée : on parle d'un seigneur de Coatcanton dont la fille était prisonnière et qui en aurait fait don à la chapelle...
Mobilier
L'ensemble statuaire comprend :
- Saint-Yves,
- Saint-Etienne,
- La SainteTrinité (XVIIIe) et Notre-Dame du Folgoët respectivement à gauche et à droite de la maîtresse-vitre du choeur,
- Saint Cornély,
- Saint Herbot,
- Saint Nicodème en bois polychrome daté du XVIIe siècle,
- et un Saint-Yves du XVe siècle en granit peint.
Les consoles de la statuaire, sculptées de figures d'époque, peuvent être datées du début du XVIe siècle.
La maîtresse-vitre reprend le thème de La Sainte Trinité, accompagné de Saint-Pierre, de Saint-Christophe et de Sainte-Barbe. De facture caractéristique du XVIe siècle les vitraux ont été refaits par endroits avec plus ou moins de bonheur.
La partie supérieure de la maîtresse-vitre, derrière l'autel, est composée de plusieurs vitraux montrant les blasons des différentes familles nobles ayant participé à la construction ou à la réfection de la chapelle.
Au sommet un petit blason comportant dix billettes jaunes, aujourd'hui un peu délavées, sur fond bleu, est celui de la famille du Perrier de Coat Canton. Au sol, devant l'autel, on peut encore voir la pierre tombale de la famille Droniou de Kergoat identifiée grâce à son blason " aigle bicéphale ".
A proximité
Sur la voie antique, à quelques dizaines de mètres à l'ouest se situe le manoir de Coatforn, sans doute construit à la fin du XVe siècle.
Au sud de la chapelle se trouve le lavoir du Bourg-Bouttier avec sa source ; l'ensemble était contigu à une chapelle Saint-Laurent détruite au XIXe siècle.
Derrière la chapelle un calvaire du XIXe siècle matérialise l'ancien carrefour.
Vers l'est, l'ancien manoir de Kergoat qui a laissé place à une construction du XIXe siècle surplombe la voie romaine et montre encore les substructions médiévales d'une enceinte carrée flanquée de quatre tours d'angle.
Au nord de la voie antique, le lieudit La Motte abrite, dans une propriété privée, une motte féodale circulaire d'environ 25 mètres à la base et haute de 5 à 6 mètres.
Protection et label de la chapelle de la Trinité Classé Monument Historique (MH) le 21 décembre 1914.
Propriété de la commune.
 Chapelle Notre-Dame de la Trinité (doc. Marine Dessaigne) |
Classée Monument Historique
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