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Située près de la ferme de Coat-an-Poudou, à 2 km 500 du bourg de Melgven, sur la route de Cadol, non loin du manoir du Minuellou, la chapelle est construite au bord de l'ancienne voie romaine Quimper-Vannes devenue ensuite la route du Tro Breiz. La découverte à proximité, en 1991, d'une stèle en gneiss, a révélé un cimetière à incinération du Ve siècle avant notre ère, preuve d'une occupation du site depuis des millénaires. Coat-an-poudou signifie le bois des pots, en référence aux nombreux débris de poteries antiques découverts dans les champs alentour.
De plan rectangulaire, en pierres de taille de granite appareillées, la chapelle compte environ quinze mètres de long sur sept de large. Elle comprend une nef de cinq travées séparées des bas-côtés par deux rangées de colonnes en granite avec des arcs en ogive. Au chevet, trois fenêtres sont garnies de meneaux dans le style du XVe siècle. La façade ouest, couronnée d'un clocheton gothique, présente une porte en anse de panier surmontée d'une accolade. La façade sud est percée de deux portes et de deux fenêtres ornées de pittoresques acrotères.
Dédicace
La chapelle fut d'abord dédiée à Saint Cado, né vers 500 au pays de Galles. Ce fils du roi de Glywysing aurait refusé de diriger l'armée de son père et préféré se consacrer à Dieu (la racine galloise cat signifie combat). Il aurait accompli de nombreux voyages, fondé l'abbaye de Llancarfan en Grande Bretagne, enfin traversé la Manche pour construire un monastère près de Vannes, à Belz.
D'après Hersart de la Villemarqué, les chevaliers bretons l'auraient invoqué lors de la guerre de succession de Bretagne, au Combat des Trente (27 mars 1351) qu'ils gagnèrent, ce qui donna de la célébrité à Saint Cado, patron des lutteurs. Au XVIIIe siècle, la chapelle a changé de nom : dans le rôle des décimes de 1774, elle est nommée Notre-Dame de Coat-an-Poudou, remplaçant ainsi la chapelle Notre-Dame des Victoires, détruite à Kernihouarn.
Histoire
La chapelle Saint-Cado dépendait de la trève de Cadol et les terres de Coat-an-Poudou appartenaient à l'évêché de Cornouaille. C'est donc à l'évêque de Cornouaille que revint sa construction ou reconstruction au début du XVIe siècle sans doute sous l'épiscopat de Claude de Rohan, petit-fils du duc de Bretagne, François Premier.
Le seigneur du Minuellou qui participa à sa construction reçut le droit de faire figurer ses armoiries sur la vitre principale. Le manoir de Coat-Aven dut aussi y contribuer car la petite vitre portait trois écussons lui appartenant. Sur le placître, un vieux calvaire présente deux écussons sous des têtes sculptées : l'un chargé des billettes des du Perrier de Coatcanton, l'autre d'un fascé.
Vers 1770, la costière nord s'étant effondrée, elle fut remontée en moellons ordinaires. Au XXe siècle, l'édifice est si dégradé que le clergé y cesse les offices. Mais, classée monument historique en 1949, la chapelle de Coat-an-Poudou est partiellement restaurée. Puis un Comité de sauvegarde fait refaire la toiture, les crépis, les autels et rachète une cloche en 2000.
Pardon
Lors du pardon de Saint Cado qui avait lieu le dernier dimanche de septembre, les offrandes consistaient en poules blanches et en petits sacs de blé vendus aux enchères sur le calvaire. Du XVe au XVIIe siècle, des combats de lutte bretonne avaient lieu sur le placître entre les lutteurs de Melgven, ceux de Scaër et de Gouesnac'h. Le vainqueur remportait le maout (mouton en breton). On rapporte que, furieux de perdre, les gars de Gouesnac'h auraient volé la statue de Saint Cado de Coat-an-Poudou puis construit vers 1578 une chapelle Saint-Cadou à Gouesnach. Il purent ainsi y organiser des combats et éclipser les joutes de Melgven dont le pardon déclina. Aujourd'hui le pardon a été déplacé au dernier dimanche de juillet.
 Chapelle Notre-Dame de Coat An Poudou (doc. Marine Dessaigne) |
Classée Monument historique
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