Centre européen du résistant déporté - site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof
(doc. Centre européen du résistant déporté)
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Le camp de concentration de Natzweiler ouvre en mai 1941 au lieu-dit " le Struthof ", en Alsace annexée. L'emplacement, connu pour son air pur et ses pistes de ski, a été retenu par les nazis en raison de la présence de granite rose sur la montagne où il se situe. Pour exploiter cette ressource utile aux travaux du Reich, le chef des SS Heinrich Himmler décide d'installer à cet endroit un camp de concentration.
Destiné à fournir au Reich une main d'oeuvre d'esclaves, il regroupe avant tout des déportés politiques, faits prisonniers en raison de leurs convictions anti-nazies, et des résistants. Il compte aussi des déportés raciaux, homosexuels, de droit commun, prisonniers de guerre russes... Les premiers détenus, venus du camp de Sachsenhausen, sont utilisés à la construction des accès et des terrassements du camp. En 1942, les premières baraques sont dressées et la carrière commence à être exploitée. En décembre, un premier camp annexe est ouvert à Obernai, à quelque 40 km de là.
Au fur et à mesure de la guerre, la population concentrationnaire grossit : venus de 32 pays différents, les déportés du KL Natzweiler voient leur nombre tripler en 1943. Cette année-là arrivent aussi les premiers déportés Nacht und Nebel (Nuit et brouillard), nom attribué aux résistants que les nazis destinent à faire disparaître sans laisser de traces. Le camp atteint sa taille maximale et sa logique de terreur se parachève avec l'aménagement d'une chambre à gaz expérimentale (à l'extérieur du camp de détention), puis la mise en fonctionnement d'un four crématoire fixe.
En 1944, le camp de Natzweiler poursuit son expansion et accueille deux fois plus de déportés que ne le permet sa capacité d'accueil.
En-dehors même de Natzweiler, 50 camps annexes sont ouverts, notamment en Allemagne. Dépendants administrativement du camp principal, ils sont presque tous voués à l'industrie de guerre.
Avec l'avancée des Alliés, les nazis évacuent tous les déportés du camp principal et des camps annexes de la rive gauche du Rhin à partir de septembre 1944. Les camps annexes, situés sur la rive droite du Rhin, continuent de fonctionner, eux, toujours sous le nom de KL Natzweiler. Lorsque les militaires américains découvrent le camp principal le 25 novembre 1944, il est entièrement vide.
52 000 déportés sont passés par ce camp et ses annexes entre 1941 et 1945. Près de 18 000 déportés sont morts, dont 3 000 dans le camp principal, la plupart d'épuisement, de traitements inhumains, de faim, d'autres à cause des expérimentations pseudo-médicales dont ils ont été les victimes. Le camp servit aussi de lieu d'exécution de résistants.
Dans l'enceinte de l'ancien camp, le visiteur peut découvrir quatre baraques (dont la prison et le block crématoire) ainsi qu'un musée historique. La chambre à gaz, située 1,5 km en contrebas, se visite également. En 2005, le Centre européen du résistant déporté a été construit à l'entrée du camp. Vaste de 2000 m2, il abrite une exposition permanente consacrée au nazisme et à la résistance, des salles pédagogiques et un espace d'exposition temporaire.
Centre européen du résistant déporté - site de l'ancien camp de concentration de Natzweiler-Struthof (doc. Centre européen du résistant déporté) |
Haut lieu de la Mémoire nationale.
Site classé monument historique.
L'ensemble s'étend sur 4,5 hectares et nécessite entre 1h30 à 3h de visite.
8 euros (tarif plein) - 4 euros (tarif réduit)
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