En pays d'Aunis, il n'y a que quatre établissements ecclésiastiques à porter le titre d'Abbayes : la Grâce-Dieu, Notre Dame de Ré, Saint Laurent des Chaumes et Notre Dame de Charron. Toutes quatre faisaient partie de l'Ordre des Cîteaux. Le Monastère de la Grâce-Dieu fut le premier que l'Ordre des Cîteaux possédait en Aunis et Saint Bernard participa lui-même à sa fondation. En 1135, Guillaume, le Duc d'Aquitaine renonça au schisme d'Anaclet après une audience avec Bernard, abbé de Clairvaux. En 1136, afin de rappeler la Grâce que Dieu lui avait faite de l'arracher au schisme, le Duc d'Aquitaine fonda, près de son château de Benon, une Abbaye qui fut appelée "Sainte Marie de la Grâce-Dieu", la Grâce Dieu. L'Abbaye fut incendiée le XIVe s. (1395), pendant la Guerre de Cent Ans. Elle eut le temps de se relever de ses ruines et de rendre aux bâtiments leur grand éclat avant les guerres de Religion. Pendant les guerres civiles et religieuses de la fin du XVIe s., l'Abbaye de la Grâce-Dieu fut dévastée et ruinée par les Huguenots, comme de nombreux établissements ecclésiastiques dans le pays. Pendant tout le XVIIe s., l'abbé Elie Chevrauld et l'abbé Morisset son successeur, restaurèrent l'Abbaye en récupérant les biens usurpés et en réédifiant. Ces restaurations ne firent que reprendre les anciens bâtiments pour les rendre habitables. Une église y fut, par la suite, édifiée. La première pierre fut posée le 7 mai 1734. Un logis abbatial fut également édifié "proche" et joignant les "cloîtres des religieux". Ainsi durant le XVIIe s. une grande partie des bâtiments de l'Abbaye furent entièrement refaits. A la Révolution française, l'Abbaye de la Grâce-Dieu et ses biens furent déclarés biens nationaux puis adjugés au feu des enchères. De nos jours, elle se présente comme un bâtiment d'allure XVIIIe s., cependant elle a conservé des vestiges des époques antérieures comme le cabinet du trésor, les appartements voûtés, la salle capitulaire du XVIIe s. et le mur du chevet adossé aux actuels bâtiments. Celui est percé de deux belles niches, voûtées en cul de four, ornées sur la clef et surmontant chacune une petite porte. Près de ces portes, on peut remarquer dans le mur un petit bénitier.
visite libre, de juillet à mi-septembre du lundi au vendredi de 10h à 12h et de 14h à 17h.
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